Architecte pour le cinéma – Article pour la C.S.T lettre 171

Article paru dans la lettre de la C.S.T n°171

A la rencontre de Jean-Claude Pourtier, Architecte de cinéma, membre du Département Exploitation – Diffusion – de la CST 

Références : Grand palace Sables d’Olonnes, Le Méliès Bayeux, Olympia Gaillac, Cinémathèque du Palais de Tokyo, Escurial, Arlequin…

jean claude poutier le palace les sables d olonne photo de sandrine missakian 2019

Un voyage dans le temps qui nous amène en 1968.

Jean-Claude POURTIER, cinéphile passionné de cinéma américain, rencontre Jean-Max Causse et Jean-Marie Rodon, exploitants du mythique Studio Action Lafayette rue Buffault, à Paris Ce cinéma Action est un cinéma historique. Ouvert dans les années 1960, il proposait une politique de rééditions de films. A la suite d’un projet de rénovation lancé en 1968, qui est apprécié mais restera sans suite, Jean-Claude est chargé en contrepartie de la création d’une nouvelle salle « Action » sur l’emplacement de l’ancien Templia. Ainsi naquit l’Action République ».

La presse professionnelle salue le travail réalisé sur cette salle. De nombreux articles élogieux sont parus, ce qui encourage Jean-Claude à continuer à travailler sur la création de salles de cinéma.… S’en suivra le développement du réseau des salles « Action » à Paris avec la création du Grand Action, Action Ecoles, Action Christine, jusqu’à la Filmothèque Quartier Latin.

jean claude poutier le palace les sables d olonne maquette photo de sandrine missakian 2019

Plus de 400 salles à son palmarès.

Par ailleurs, d’un esprit inventif, il avait divisé l’Action Lafayette en 2 salles, en dotant la 2nde d’un véritable périscope pour la projection. Ce procédé, critiqué car innovant a fonctionné avec l’accord de la CST. En 1976, il dépose un brevet (7609770) pour la création d’un cinéma mobile à partir d’un camion semi-remorque. Il étudie aussi des projets à l’adaptation de silos aménagés en salles de cinéma.

De formation initiale technique, avec un CAP d’ajusteur, il décide en 1974 de passer son diplôme d’architecte ;

Son mémoire soutenu en 1980 s’intitulera « Une salle de cinéma doit être bonne pour le cinéma avant d’être une belle salle de cinéma » (président du Jury, Jean Charles Edeline, alors président de la FNCF – La Fédération Nationale des Cinémas Français).

Il traitait des différentes méthodes de dimensionnement des salles à partir des normes en vigueur et des analyses sur l’impact de ces normes dans les salles ;

Pour Jean-Claude « Il faut considérer chaque salle de cinéma comme une entité qui a ses particularités, ses exigences et surtout son public. Il est essentiel que le public pense que la salle est faite pour lui, pour son confort, pour son bien-être et son plaisir. »

Jean-Claude privilégiait la zone que le spectateur percevait dès qu’il entrait dans la salle. Une fois ce cap passé, le spectateur pouvait alors prendre possession de l’espace qui l’environnait. Jean-Claude, ne voulait pas que le spectateur se sente prisonnier d’un volume ;

L’éclairage était primordial.

L’éclairage qui redonnait aux murs des formes imaginaires et changeantes. Ils devaient être architecturés au maximum et être complétés d’un éclairage « diffusant » le plus possible afin d’assurer un éclairement régulier.

Lorsque le spectateur était assis, il portait alors toute son attention vers l’écran. La toile blanche bien tendue, bien éclairée, diffusant une lumière sécurisante.

Jean-Claude a vécu les évolutions du cinéma

Il a toujours été très concerné par l’exploitation de salles, c’est pour cela qu’il a été parrainé par Michel Grapin, de la CST pour être adhérent. (C’est d’ailleurs avec ce même Michel Grapin qu’il deviendra le batteur de l’orchestre de la CST, dans lequel jouait aussi, entre autres, Christian Hugonnet et Alain Besse).   logo cst

Aujourd’hui, Jean-Claude Pourtier est à la retraite, il continue à conseiller en tant qu’architecte de cinéma reconnu et passionné.  Son agence est située au cœur du quartier Montorgueil à Paris, un lieu rempli de souvenirs. Si vous passez voir Jean-Claude, vous pourrez découvrir cet endroit hors du temps. Plus d’une cinquantaine de maquettes de cinémas sont visibles par ci par là, mais aussi des plans… par contre, vous ne trouverez pas d’ordinateur, ni de tablette, juste une table à dessin !

Jean-Claude a vu l’arrivée des multiplexes et le passage au numérique, à la 3D… tout cela à modifié profondément la situation des exploitants et les coûts d’investissement à engager ; En 2012, il se posait la question sur l’avenir des petites exploitations, avec le poids des investissements pour se moderniser. La question reste toujours ouverte avec l’arrivée en région parisienne de nombreux multiplexes.

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